[Qui-deu-a-qui] Fwd: [DPPN] La crise bien au-delà de l’Union européenne (Eric Toussaint)

olivier c o.chantry en laposte.net
Mar Oct 18 22:21:43 CEST 2011 

Corto y interesante y en francès...
petonets
olivier c


-------- Mensaje original --------
Asunto: 	[DPPN] La crise bien au-delà de l’Union européenne (Eric 
Toussaint)
Fecha: 	Tue, 18 Oct 2011 18:27:11 +0200
De: 	eric.toussaint4 <eric.toussaint4 en gmail.com>
Responder a: 	eric.toussaint4 en gmail.com, Groupe de travail Dette 
publique des pays du Nord <dppn en cadtm.org>
Para: 	Groupe de travail Dette publique des pays du Nord <dppn en cadtm.org>





*La crise bien au-delà  de lâ??Union européenne*

*Â *

*Eric Toussaint*

*Â *

Même si lâ??Europe est fortement touchée, la crise ne se limite pas à  
lâ??Union européenne : presque toutes les économies des pays les plus 
industrialisés sont dans un état quasi comateux. Selon les pays, le 
chômage reste très élevé ou augmente. Même dans les pays dits 
« émergents », y compris les BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine), 
la forte croissance tend à fléchir. Les Bourses de la planète, à 
quelques exceptions près, ont chuté fortement en 2011 (entre le 1^er 
janvier et 15 octobre 2011, -15% dans la zone euro, au Japon et en 
Chine ; -4% aux Etats-Unis ; -8% en Grande-Bretagne ; -22% au 
Brésil ; -19% en Russie ; -17% en Inde). Lâ??or, valeur refuge en 
temps de crise, a fortement grimpé (+20% entre janvier et octobre 2011).

Ce qui est frappant, câ??est la très forte volatilité qui caractérise 
toute une série de prix : les Bourses baissent mais connaissent des 
rebonds temporaires ; le dollar chute mais connaît des moments de 
hausse ; les parités entre le dollar, lâ??euro, le yen, la livre 
sterling, le franc suisse (autre valeur refuge) sont très mouvantes ; 
les prix des matières premières se maintiennent à un niveau élevé 
mais subissent des secousses importantes. En quelques mots, 
lâ??économie réelle (la production) fléchit et la sphère financière 
est prise de soubresauts. Les banques constituent le maillon faible, 
elles sont soutenues à bout de bras par les pouvoirs publics.

Â

Dâ??un point de vue des relations Nord-Sud, la situation économique des 
pays émergents et en développement est enviable, comparée à celle 
des pays du Nord[1] <#_ftn1>. Si on prend lâ??état des réserves de 
change comme un indicateur, les pays émergents en détiennent deux fois 
plus que les pays les plus industrialisés. En effet, les pays 
émergents disposent de 6 500 milliards de dollars de réserves de 
change (dont la moitié pour la Chine, 400 milliards pour lâ??Inde, 300 
pour le Brésil, 500 pour la Russie) contre 3 200 milliards pour le Nord 
(dont un tiers pour le Japon). Le G20, club tout aussi illégitime que 
le G7 qui lâ??a convoqué, est incapable de trouver des solutions.

Â

Â

Une nouvelle expression devient en vogue : pays riches très endettés 
(PRTE) qui éclipse une expression à la mode depuis une quinzaine 
dâ??années dans les couloirs du FMI et de la Banque mondiale, celle de 
pays pauvres très endettés (PPTE). La dette publique et privée est au 
centre de la crise.

Â

Si on prend en compte les relations entre classes sociales à 
lâ??échelle planétaire, partout les classes dominantes accroissent 
leur richesse, utilisent la crise pour augmenter la précarité de la 
condition des salariés et des petits producteurs. Dans les pays de 
lâ??Atlantique Nord, de lâ??Europe méditerranéenne et centrale, le 
remboursement de la dette publique est utilisé comme prétexte pour 
imposer une nouvelle vague dâ??austérité. Le coût des catastrophes 
produites par le système financier privé est systématiquement à 
charge des pouvoirs publics qui repassent la facture aux salariés et 
aux petits producteurs (par le biais des impôts, des réductions de 
dépenses sociales et des licenciements). Les inégalités sociales 
sâ??aggravent. Les mouvements sociaux de ceux et celles dâ??en bas 
éprouvent de grandes difficultés à constituer un front cohérent de 
résistance, sans parler de tenter dâ??engager une contre-offensive. Des 
phénomènes nouveaux de protestation de rue apparaissent dans la 
foulée des printemps tunisien et égyptien. Ainsi, le mouvement des 
Indignés a pris une grande ampleur en Espagne comme en Grèce, et 
commence a trouvé un certain écho aux Etats-Unis et sur dâ??autres 
continents. Ces mobilisations, quoique très importantes, ne sont pas 
encore en mesure de renverser la vapeur. Il faut les soutenir 
activement. A ce titre, le succès de la journée du 15 octobre 2011 est 
prometteur[2] <#_ftn2>.

Â


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[1] <#_ftnref1> Sur internet, voir « Dette des pays en 
développement : une dangereuse insouciance », 29 décembre 2010,  
http://www.cadtm.org/1ere-partie-Dette-des-pays-en. Voir également : 
Damien Millet, Daniel Munevar, Eric Toussaint, « Les chiffres de la 
dette 2011 », 19 avril 2011, 
http://www.cadtm.org/Les-chiffres-de-la-dette-2011. En livre, voir 
Damien Millet et Eric Toussaint (dir.), /La dette ou la vie/, 
Aden-CADTM, 2011, chapitre 18. Précision essentielle : bien que les 
indicateurs économiques traditionnels indiquent une croissance 
économique soutenue des pays émergents, la crise alimentaire (forte 
augmentation des prix) frappe une grande partie de la population du sud 
de la planète. Les effets du changement climatique dégradent 
également les conditions de vie des populations de plusieurs pays 
particulièrement affectés. Lâ??exploitation frénétique de certaines 
ressources naturelles en raison des prix élevés de matières 
premières cause des dégâts humains et environnementaux croissants, en 
particulier les mines à  ciel ouvert et lâ??exploitation des 
hydrocarbures dans des endroits particulièrement sensibles (delta du 
Niger, par exemple).

[2] <#_ftnref2> Voir « 15 octobre 2011 : grande victoire pour les 
Indignés », 16 octobre 2011, 
http://www.cadtm.org/15-octobre-2011-grande-victoire

-- 
Eric Toussaint
www.cadtm.org
345 Avenue de l'Observatoire
4000 Liège
Belgique

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